MONOGRAPHIE DE VIGNACOURT

par l'abbé Ed. Jumel, curé de Bourdon

Amiens - 1868

 
VIII. Chapitre de Saint-Firmin de Vignacourt.

Au commencement du XIIIe siècle, Rénault d'Amiens, châtelain et seigneur de Vignacourt, Flixecourt, etc., forma le dessein de fonder à Vignacourt un Chapitre. Il s'adressa pour cet effet à Evrard de Fouilloy, qui pour lors était évêque d'Amiens et dont l'autorité était nécessaire pour former cet établissement. Evrard de Fouilloy entra dans les vues de Renault et lui octroya une charte de fondation qui porte la date du mois d'octobre 1216.
Dans cette charte, Rénault, du consentement de Mathilde, sa femme ; de ses héritiers Marguerite et Adeline, ses filles ; de ses frères Thibault, Adelme et Bernard ; et de la volonté de Enguerrand de Picquigny, vidame d'Amiens, fait don aux chanoines de Vignacourt : 1e de douze maisons, voisines du château, pour y loger les chanoines ; 2e de la dîme de tous ses biens à perpétuité ; 3e de 60 livres parisis de rente ; 4e de 18 muids de blé et autre d'avoine ; 5e de 200 chapons et plusieurs autres revenus, le tout à prendre sur les terres de Vignacourt, Flichecourt et Flesselles ; 6e des dîmes, de ses foins et bois ; des dîmes sur les terres des mêmes bois, s'ils venaient à être défrichés et labourés.
Il déclare, en outre, faire cette fondation en l'honneur de la sainte Vierge et de saint Firmin, martyr ; pour le salut de son âme et de celles de ses prédécesseurs : Ego Reginaldus de Ambianis, pro salute animoe et antecessorum meorum, nomine decimoe omnium bonorum meorum in ellemosynam perpetuam per manus R. R. Patris et Domini mei Evrardi, Ambianensis Episcopi, Canonicis apud Vinardicuriam villam meam, in Ecclesiâ parochiali ejusdem villoe, assensu et voluntate Mathildis uxoris meoe et heredum meorum Margaritoe et Adelinoe, neenon et fratum meorum Alerwi Theobaldi et Bernardi et Domini mei Ingelranni è Pinchonio Vicedomini Ambianensis, dedi et concessi..., etc., etc.
Rénault d'Amiens, fondateur du Chapitre de Vignacourt était chanoine de la Cathédrale, en 1200, ainsi qu'on peut le constater par l'obituaire du Chapitre, lorsque son frère Pierre mourut à Constantinople. Il quitta alors son canoninat pour prendre possession de l'héritage de son frère et épouser Mathilde. Comme il était très-pieux et d'une grande noblesse, vir nobilis genere sed nobilior moribus, il se distingua par de grandes largesses et surtout par la fondation du Chapitre de Vignacourt, ainsi qu'on vient de le constater.
La fondation fut confirmée par ordonnance de l'Evêque Evrard de Fouilloy, en date du mois de décembre de la même année. Cet Evêque, en acceptant la donation faite par Rénault, donne aux chanoines l'église même de Saint-Firmin de Vignacourt, dont il avait le patronage avec tous les droits paroissiaux ipsam ecclesiam in quà jus Patronatus habemus cum omni jure Parochiali eisdem canonicis absolutam et liberam concedentes...
Ensuite, du consentement de Rénault, il assigne treize prébendes canoniales, dont deux pour le doyen du Chapitre.
Dans le principe, les seigneurs s'étaient réservé le droit de présentation à six prébendes. Mais au mois de mai 1279, le mardi après la Pentecôte, Dreux d'Amiens, chevalier, seigneur de Vignacourt, du consentement de sa femme Jeanne, de sa fille aînée de Labroye (de arboreâ) et de son mari Jean de Varennes, chevalier, cède à l'Evêque tous ses droits de présentation aux prébendes, dont celui-ci avait la collation, ce qu'il confirma au mois d'octobre 1280. (Titres de l'Evêché. XV, 2. Gallia Christiana, X, 1187. D. -- Darsy, Bénéf. de l'Eglise d'Amiens, I.)
Enfin, il ordonne, par une clause particulière, que l'un de ces chanoines aura la cure des âmes dans la ville de Vignacourt et occupera dans l'église, pendant l'office canonial, la première stalle à gauche, celle de droite étant réservée au doyen du Chapitre : Huic etiam fu ordinationi adjectum, quod unus de proefatis canonicis curam in eadem villâ animarum habebit, primum tenebit a sinistris. (Gallia Christiana, X, Col. 1181. E. -- Ms. de la bibliothèque communale, 516.)
A partir de ce moment l'église de Vignacourt devint tout à la fois paroissiale et canoniale ; le curé de la paroisse fut pris parmi les chanoines et le Chapitre eut tous les droits de curé-primitif.
Cependant la messe capitulaire demeura distincte de la messe paroissiale, jusqu'en 1728, époque à laquelle ces deux messes furent réunies, en vertu d'une ordonnance de Monseigneur Sabattier. Il en fut de même des prébendes curiales et décanales qui furent réunies en 1679, en la personne de M. Leleu, chanoine de Vignacourt.
Il existe dans les archives du département un cartulaire du Chapitre de Vignacourt, composé de 24 feuilles en vélin, les autres ayant été brûlées, qui contient des renseignements précieux sur l'organisation, la nomination et les attributions des chanoines de Vignacourt. Nous allons en donner l'analyse en prenant pour guide, D. Grenier lui-même :
I. Lorsque le Chapitre ne s'accorde pas pour l'élection du doyen, l'Evêque le choisira parmi les chanoines. S'il n'est pas prêtre, il sera tenu de recevoir la prêtrise dans l'espace d'un an.
II. Le doyen du Chapitre fait le prône ou la prédication lorsqu'il officie les fêtes de première classe. Il fait la bénédiction des fonts baptismaux les veilles de Pâques et de la Pentecôte, celle des Cendres et des Rameaux, du cierge Pascal, toutes les processions solennelles et ordinaires de saint Marc et des Rogations, des dimanches et des fêtes avant la messe paroissiale. -- Il porte le Très-Saint-Sacrement aux processions de la Fête-Dieu.
III. Celui des chanoines qui se chargera du soin des âmes, pourra, outre la prébende curiale, percevoir le fruit de ses visites, et recevoir des legs mobiliers.Il engagera ses pénitents à faire du bien aux chanoines.
IV. Le chanoine-curé occupera dans le choeur la première place à gauche, celle de droite étant réservée au doyen du Chapitre.
V. Toutes les attributions se partagent entre les chanoines qui sont tous tenus de chanter les Matines, les Vêpres, les Heures canoniales et l'office de la Vierge, après celui du jour.
VI. L'Evêque se réserve pour lui et ses successeurs la moitié des prébendes et le droit d'y nommer alternativement avec le seigneur qui ne pourra nommer que des prêtres ou des sujets qui le soient dans l'année. Ces sujets seront présentés au prélat et seront tenus d'observer les coutumes de l'Eglise.
VII. Le doyen, après son élection, sera présenté à l'Evêque qui le confirmera dans ses droits.
VIII. L'Evêque nommera toujours, quand même ce serait au tour du Seigneur-Châtelain, sauf audit Seigneur de conférer ensuite la première vacance.
IX. L'Evêque et le Seigneur pourront garder chacun auprès d'eux un chanoine, qui sera regardé comme présent.
 X. Aucun chanoine ne pourra permuter sans la permission de l'Evêque.
XI. Les chanoines qui ne résident point ne reçoivent que 60 livres parisis. Cette résidence dans l'église ou dans les écoles est de 24 semaines pleines de suite ou par partie, et le stage commence le jour de saint Firmin-le-Confesseur.
XII. Le Chapitre pourra vendre les maisons des chanoines pour l'acquit des dettes.
XIII. Le doyen aura le droit de corriger les chanoines, les chapelains, les vicaires et les autres élèves, à l'exception de certains énoncé dans la charte de Constitution.
XIV. L'Evêque se réservera une année de la prébende des chanoines qui décèderont ou permuteront, et fera de ce revenu, l'usage le plus convenable.
XV. Au jour de leur installation les chanoines seront tenus de réciter le serment suivant : Ego N. Canonicus Ecclesioe Beati Firmini martyris Vinacurtensis, juro ad sancta Dei Evangelia quod Dominis meis decano et capitulo proesentis ecclesioe subjectionem, reverentiam et honorem debitos exhibebo : secreta istius ecclesioe et capituli servabo : jura, statuta, privilegia, libertates, consuetudines, proescriptiones, observationes jurisdictiones, et possessiones istius ecclesioe et beneficii mei pro posse meo defendam et servabo : et su quoe sint alienata recuperabo. Proetereà juro quandiù fuero canonicus hujus ecclesioe non ero consiliarius, sive, procurator cujuscumque agentis seu litigantis contra jura et libertates proesentis ecclesioe. Ad hoec adjuvet me Deus et sancta Dei evangelia. -- (Cartul. du chap. de Vinac. -- Archiv. départ. -- D. Grenier. Dict. topog.)
Cependant pour augmenter les prébendes canoniales, le fondateur du chapitre, Rénault d'Amiens, châtelain de Vignacourt, au mois de janvier 1225 fit de nouvelles donations aux chanoines et leur accorda seize setiers moitié en blé, moitié en avoine, à prendre sur la grange de l'abbaye de Dommartin, dite Nouveau-Lieu.
Au mois de septembre 1238, Jean d'Amiens, châtelain de Vignacourt, et fils de Rénault, imitant les exemples de son père donna également aux chanoines 7 livres parisis à prendre sur le travers de Vignacourt.
Quelques années plus tard, en1248, Dreux d'Amiens, voulant témoigner sa gratitude, envers le Chapitre, affranchit de tout droit, de toute justice les maisons des chanoines, données par ses ancêtres.
C'est à partir de cette époque mémorable que le Chapitre de Vignacourt forma seigneurie. On le voit, en effet, en 1384, fournir au roi la déclaration de ses biens et communauté. Ce qui prouve qu'il avait toute justice et seigneurie sur les masures et maisons du cloître Saint-Firmin de Vignacourt et que l'église ainsi que les autres dîmes lui appartenaient. (Arch. Départ.)
De leur côté, les chanoines contribuèrent à augmenter les biens et revenus du Chapitre par les acquisitions successives qu'ils firent.
Ainsi, en 1327, le Chapitre de Vignacourt acheta de Jean de Vadencourt, écuyer et de Jeanne de Prouville sa femme, de Jean de Tarennes, chevalier et seigneur de Vignacourt, de Jean de Roussy, écuyer et de son épouse Marguerite, Vidamesse d'Amiens, 10 livres de rente que ces seigneurs avaient sur le travers de Vignacourt, moyennant la somme de 50 livres parisis. Cette acquisition fut confirmée en 1377, par Valeran de Renneval et son épouse. Jean de Varennes amortit cette acquisition à condition de chanter chaque vendredi les Vêpres, et chaque samedi Vêpres et Matines ainsi que la Messe de la Vierge.
Jean Barue de Saint-Maurice-sur-le-Loir, bailli d'Amiens, donna 7 livres sur le travers de Vignacourt, aux chanoines du lieu.
Ainsi qu'on le voit, les biens et revenus du Chapitre de Vignacourt ne faisaient que s'accroître avec le temps, tant par les donations des bienfaiteurs, que par les acquisitions réalisées. A l'époque de la déclaration des biens du clergé, faite au nom du chapitre de Vignacourt, le 20 janvier 1730, par les doyen, chanoines et Chapitre du lieu, les revenus montaient à la somme de 3747 livres, 19 sols, 3 deniers, et se décomposaient ainsi qu'il suit :
Revenus non affermés : Censives sur plusieurs maisons de Vignacourt 14 liv. 15 sols. -- Le fief de Bréhouville, produisant 18 liv. 2 sols, 3 den. -- A recevoir de la seigneurie de Labroye, 89 livres, 10 sols. -- De celle de Vignacourt, 15 livres parisis, et 60 chapons, 67 livres. -- De la seigneurie de Flixecourt, 5 livres parisis et 60 chapons, 55 liv. 10 sols. -- Du seigneur de la forêt de Vignacourt, à cause du champart de Flixecourt, 7 livres 10 sols. -- Du chanoine-curé, pour la bénédiction des lits, service des enfants, gâteaux de relevée et pour les morts du lieu, 16 liv. 10 sols. -- De différents particuliers pour fondations, 32 liv. -- Du seigneur du bois de Varenne, pour la dîme desdits bois, selon la transaction de 1525, la somme de 9 livres. -- Le dixième denier de l'adjudication de la basse futaie, de deux petits bois, sous les noms de Lagrenée et Jean-Leu, 41 liv. -- La dîme tant de la haute que de la basse futaie, situées au terroir de Vignacourt, 170 liv. -- Blé à recevoir des religieux de l'abbaye de Saint-Jean d'Amiens, 90 setiers, mesure d'Amiens, pour renvoi sur la terre de Favière ; 192 quartiers, mesure d'Abbeville ; sur les fours et moulins de Flixecourt ; 96 quartiers même mesure sur les fours et moulins de Saint-Ouen et 72 setiers, mesure d'Amiens, sur le champart de Vignacourt ; le tout réduit à la mesure d'Amiens formant 435 setiers, 913 liv. 10 sols. -- 26 quartiers de blé, mesure de Domart pour renvoi à recevoir de l'abbaye de Dommartin, 54 liv. 12 sols. -- Renvoi dû par l'abbé et les religieux de l'abbaye de Saint-Jean d'Amiens et Dommartin, et par les seigneurs de Vignacourt et Flixecourt, 346 setiers d'avoine, mesure d'Amiens, 519 liv. provenant de la dîme de Vignacourt, 258 setiers de blé, mesure d'Amiens, 598 liv. 10 sols. -- 75 setiers d'avoine, 112 liv. 10 sols. -- 600 bottes de warrats, 120 liv. -- 300 bottes de lin, 225 liv. chanvre, colsacq, navette et dîme verte, 100 liv. et fourrages, 90 liv.
Revenus affermés. -- Le tiers des dîmes sur le fief de la Bucaille, paroisse de Sarcus, 30 liv. -- Une portion de dîmes sur Brucamps, 70 liv. -- Une autre sur le terroir de Marcour, 75 liv. -- Une branche de dîmes sur le terroir de Buire-au-Bois et Bachimont, 100 liv. -- Une branche de dîmes sur les terroirs de Labroye, Estrées et Verjolay, 100 liv. -- Une portion de dîmes sur le territoire de Candas, 6 liv. -- Une branche de dîmes au Haut-Ligny, 12 liv. -- Le tiers des dîmes de laine sur toute la paroisse de Vignacourt, 20 liv. -- Une petite dîme à Puchevillers, affermée avec une autre branche sur Saint-Vast, 9 liv. -- Une portion de dîmes appelée le cantuaire, au terroir de Vignacourt, affermée 30 setiers de blé, 63 liv. -- Total des revenus 3.747 liv. 19 sols, 3 deniers.
Tous ces revenus n'étaient cependant pas tous exempts de charges. Nous trouvons dans la même déclaration rectifiée, déposée aux archives départementales, que le Chapitre devait payer comme supplément au curé de Buire-au-Bois, 7 liv. 10 sols au vicaire de ladite paroisse, 30 liv. -- Pour cire et luminaire pour l'office canonial, 170 liv. -- Pour pain et vin des messes 120 liv. -- Pour la lampe de l'église, 50 liv. -- Pour ornements et livres, 60 liv. -- Pour réparation des choeurs des églises de Buire-au-Bois, Labroye, Mercourt, Brucamps et Sarcus, 100 liv. -- A l'agent du Chapitre, 70 liv. -- Pour les gages d'un chantre, 200 liv. -- Pour frais d'exploitation de la branche de dîme non affermée, 150 liv. En tout 957 liv. 10 sols.
Le doyen du Chapitre percevait pour sa part la somme de 290 livres.
Bien que les possessions des chanoines de Vignacourt fussent légitimées par des titres authentiques, elles ne furent pas néanmoins à l'abri de toute contestation. Nous citerons surtout la contestation soulevée par les religieux du Gard. Les choses menaçaient de prendre unz tournure fâcheuse, quand le Révérend Père Abbé du Gard, Robert II, mit fin au désaccord qui existait entre les religieux et les chanoines de Vignacourt par une charte de paix du mois de décembre 1270. Nous reproduisons cette pièce restée dans l'ombre jusqu'à ce jour.
De pace facta inter Guardum et Canonicos de Vinacurtensis.
Universis proesentes litteras inspecturis Officialis Ambianensis salutem in Domino. Noveritis quod Magister de Boreslo Canonicus et praepositus Ecclesiae Vinacurtensis procurator generalis suorum canonicorum in omnibus causis motis et movendis agendo et deferendo coram quibuscumque judicibus quacumque personas habens protestatem et mandatum speciale petendi, recipendi, componendi, pacificandi, quitationes faciendi et omnia alia faciendi, sicut in litteris procuratoriis sub sigillo nostrae Curiae Ambianensis confectis vidimus plenarié contineri, quitavit et quitat in jure coram nobis tam nomine suo, quam in nomine procuratoris, pro suis canonicis viros religiosos, abbatem et conventum de Guardo Cistersiensis ordinis, Ambianensis dioecesis, super omnibus quoerelis, causis, expensis, damnis et rebus aliis, usque in hanc diem inter ipsos religiosos et dictos praepositus et canonici petierant et patebent a dictis religiosis, occasione litium et controversiarum diû habitarum inter eos, procuratorio pro suis canonicis, juramento corporaliter tam in ejus animam quam in animas suorum concanonicorum praestito quod dictam quittationem firmiter et fideliter tenerit et quod nec ipse, nec dicti canonici contra venirent, nec dictos religiosos pro aliquibusque habitu vel ortu fuerint inter eos ante istam diem aliquatenùs molestarent nec molestari procurarent, cedendo omnibus litibus et causis praehabitis et omnibus actis confectis in litibus ubicumque renunciando. In cujus rei testimonium praesentes litteras confici fecimus et sigillo curiae Ambianensis robroravi.
Actum anno Domici CCLXX, mense decembri. (Arch. départ. Cartul. du Gard.)
Le Chapitre de Saint-Firmin-le-Martyr de Vignacourt dans le principe était composé de 12 chanoines, dont l'un était doyen du Chapitre et un autre curé de la paroisse. Ce nombre fixé par le titre de fondation, fut maintenu par un règlement de l'évêque Guillaume de Macon, de l'année 1281. Le 11 janvier 1737, ce nombre fut réduit à six, plus deux vicaires et un doyen du Chapitre. Enfin au moment de la grande Révolution, le Chapitre ayant été supprimé, Vignacourt ne compta plus qu'un curé et un vicaire pour le service religieux.
Voici les noms des doyens, chanoines et curés que nous avons rencontrés dans nos recherches.
1. Gautier,doyen de Vignacourt, en 1170. Il signe en qualité de témoin, avec l'Evêque d'Amiens Thibault, l'acte par lequel Dreux d'Amiens, ratifie les donations faites à l'abbaye de Saint-Jean d'Amiens.(Decourt, MS.)
2. Wibert, doyen du chapitre en 1237. Son nom figure dans un acte de vente, passé entre l'abbaye de Berteaucourt et le Chapitre de Vignacourt. (Titres de l'abbaye de Berteaucourt, 2e et 3e cartons.)
3. De Boresle, doyen du Chapitre en 1270. Il signe en qualité de doyen une transaction passée avec l'abbaye du Gard, au sujet de contestations élevées entre les religieux et les chanoines. (Charte de 1270.)
4. Jean du Bosquet, doyen du Chapitre en 1284. C'est lui qui acheta 30 journaux de terre pour la fondation d'une chapelle à Vignacourt. (Cart. de la Collég. page 11. -- Arch. Départ.)
5. Guillaume Barbier, doyen de Vignacourt en 1349. -- (Cart. du Gard. fol. 511 à 525).
6. Robert, doyen du Chapitre en 1553. Il fit don à l'église d'une croix en vermeil, contenant une portion notable de la vraie croix. Son nom était gravé au bas de la croix.
7. Christophe Dubos, doyen du Chapitre en 1564. Il partagea avec son prédécesseur la dépense de la croix en vermeil.
8. Pierre Devillers, doyen du Chapitre en 1653. Il fit don d'un chasuble, d'un voile et autres ornements à Notre-Dame du Puy. Sa devise était : Vierge, aux pécheurs, ville et lieu de refuge. Il mourut en 1673, le 5 mars et fut enterré à Saint-Denis.
9. Adrien Devérité, doyen du Chapitre. Son nom figure au procès-verbal des Coutumes générales d'Amiens, rédigé le 21 septembre 1567.
10. Leleu, doyen du Chapitre en 1679. La prébende curiale et le décanat furent réunis en sa personne. (D. Grenier, Dict. Topog.)
11. Bertoux, doyen du Chapitre en 1725. Il desservit la cure pendant 45 ans, ce fut lui qui consigna dans un registre toutes les anciennes coutumes de l'église de Vignacourt, et présenta la déclaration des biens du Chapitre, en 1730.
12. De L'Homel, doyen du Chapitre en 1768. Son nom figure au bas de l'acte d'adjudication des biens de l'école des filles.
13. Deslarriers, dernier doyen du Chapitre en 1782. En sa qualité il signa la protestation présentée aux Etats généraux de 1789, au nom des Chapitres et autres bénéfices du ressort du bailliage d'Amiens, par Charles-Philippe Desjobert, préchantre, Pierre-Jacques du Gard, et Jean-Baptiste Rose, tous trois chanoines, députés du Chapitre de l'église Cathédrale. (A. Hesse. L'administration provinciale et communale en France et en Europe, p. 335.)
14. Nicolle Lefebvre, chanoine curé en 1484.
15. Antoine Cornet,chanoine curé en 1683. Il fut enterré à la Cathédrale d'Amiens.
16. Jean-Baptiste Ducrocq, chanoine curé en 1704.
17. Louis Denis, chanoine curé en 1732. Il fonda l'école des filles.
18. Jean Thuillier, chanoine curé en 1746.
19. Louis Thuillier, chanoine curé en 1771. Son nom figure dans une sentence du 18 juillet 1771, concernant le fief du Cloître.
20. N. Triboulet, ex-jésuite et chanoine de Vignacourt en 1776. Il fut l'un des onze missionnaires envoyés à Abbeville au mois de juillet 1776, par Mgr de Machault.
21. Ducrotoy,chanoine curé en 1781.
22. Brucamps, chanoine curé en 1792.
23. De Brailly, chanoine curé en 1816.
24. Ourdequint, chanoine curé en 1828.
25. Mille, chanoine curé en 1832.
26. Beaussart, curé en exercice depuis 1871.
 

introduction
I. origine, situation, division territoriale, foires et marchés, etc.
II. Vignacourt sous les Normands et les Croisades. (879-1096-1250.)
III Vignacourt pendant les sièges de Picquigny, Amiens et Corbie. (1470-1597-1636.)
IV Vignacourt sous les chevaliers de Malte. (1601-1697.)
V. Etablissement de la commune à Vignacourt.-- Administration.
VI. Maladrerie - Ecoles communales.
VII. Paroisse et Doyenné de Vignacourt.
IX. L'église de Vignacourt.
X. Seigneurie de Vignacourt.

 

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