1° Réception de M. Godard-Dubuc
Les habitants de Vignacourt que M. Godard-Dubuc a voulu doter d'une magnifique
Eglise, attendaient avec impatience l'occasion de témoigner leur
reconnaissance à leur insigne Bienfaiteur. La Bénédiction
de la première Pierre de la nouvelle Eglise leur procura cette occasion
favorable. C'est le dimanche 29 septembre, jour où l'Eglise d'Amiens
célébrait la fête de saint Firmin, son premier Evêque
et son patron, que Vignacourt honorait aussi en ce jour comme son
protecteur et son patron, qui fut choisi pour l'intéressante et instructive
cérémonie de la Bénédiction de la première
Pierre de l'Eglise.
Vignacourt eut la joie de recevoir pour cette solennité son généreux
et dévoué Bienfaiteur, dont la carrière si brillante
mérite d'être connue de ses compatriotes.
M. Godard-Dubuc, à qui Vignacourt doit la nouvelle Eglise dont il
a posé la première Pierre le dimanche 29 septembre,
est un enfant de cette commune.
Né d'une famille des plus honorables, il quitta très-jeune
le pays et se rendit à Paris, où il fut d'abord admis au ministère
de la guerre, puis envoyé à l'armée d'Espagne avec
un emploi administratif qui le plaça sous les ordres immédiats
du chef le plus bienveillant, M. le Baron Dennié, Intendant général
de cette armée. Il s'en fit remarquer par son travail et son dévouement
à ses devoirs, et dès l'âge de 17 ans, il dut à
l'intérêt qu'il lui avait inspiré, la faveur exceptionnelle,
d'être nommé à l'emploi d'adjoint aux Commissaires de
guerre. Il fit en cette qualité les campagnes de 1808 à 1814,
époque à laquelle il rentra en France, et, grâce à
la constante bienveillance de son premier chef, M. le Baron Dennié,
devenu Intendant général de la maison militaire du Roi Louis
XVIII, il fut admis dans l'administration de ce corps d'élite, et
nommé, à l'âge de 23 ans, Chevalier de la Légion
d'honneur.
Sur sa demande, il retourna en Espagne pour y faire, comme Sous-Intendant
militaire des escadrons de guerre des gardes-du-corps, la campagne de 1823,
au terme de laquelle il lui fut accordé deux décorations espagnoles,
et, deux ans plus tard, celles de Chevalier de Saint-Louis et d'Officier
de la Légion d'honneur. Nommé en 1832, par le Roi Louis-Philippe,
à l'emploi de Directeur des bâtiments de la couronne, il en
remplit les fonctions pendant toute la durée de son règne,
et en obtint plusieurs témoignages de satisfaction.
En 1848, le Bey de Tunis lui envoya la décoration en diamants de
Commandeur de son ordre, en considération de la part principale qu'il
avait prise à la construction de la chapelle Saint-Louis, sur les
ruines de Carthage, à l'endroit où le saint Roi termina sa
glorieuse vie.
M. Dubuc, pendant toute la durée de ses services, n'a jamais laissé
échapper l'occasion d'être utile à ses compatriotes,
toutes les fois qu'il en a eu la possibilité.
Désireux de leur laisser un témoignage durable de son affection,
à la suite de tous les sacrifices qu'il s'était déjà
imposés pour leur vieille église, qu'il avait pourvue d'un
orgue et de différents autres avantages, il a pris à sa charge
toutes les dépenses de la construction de celle qui doit la remplacer.
La cérémonie du 29 septembre favorisée par une agréable
température, n'a rien laissé à désirer : Une
brillante cavalcade d'environ quatre-vingts Vignacouriers, avec des chevaux
enrubannés, s'étaient rendue à Saint-Vast, au-devant
de M. Dubuc, venant d'Amiens en voiture avec M. Deleforterie, architecte
de l'Eglise. La cavalcade escorta la voiture jusqu'à Vignacourt.
A son entrée, M. le Maire de la Commune avec le Conseil municipal,
M. le Curé et le Conseil de Fabrique, les personnes notables du pays,
la musique locale, les pompiers, les ouvriers de l'Eglise avec leur bannière,
conduits par l'entrepreneur, M. Duhamel (Louis), de Vignacourt, attendaient
M. Dubuc sous un arc de triomphe. Lors de son arrivée, M. Copin,
maire, le remercia en termes chaleureux, au nom de ses administrés,
et annonça que le Conseil municipal, voulant laisser aux générations
futures le souvenir du Bienfaiteur de Vignacourt, avait décidé
que le nom de M. Godard-Dubuc serait gravé sur une plaque de marbre
dans le temple qui va s'édifier.
Après quelques paroles de remerciement prononcées par lui,
en réponse à M. le Maire, le cortège continua sa marche,
salué par plusieurs salves de coups de canon et de fusil, jusqu'à
l'Hôtel-de-Ville où, dans une salle élégamment
ornée, le vin d'honneur lui fut offert. Là, M le docteur Lartigue,
son ami, lui adressa un speech aussi spirituel qu'original dont nous regrettons
de n'avoir pu rapporter que quelques fragments.
" Après les paroles si expressives de M. le Maire, que dire
? Dans une circonstance ordinaire, rien ! mais aujourd'hui que nous fêtons
M. Dubuc nous ne serions plus Vignacouriers, si, pressés par la reconnaissance,
nous ne lui disions et redisions toute la joie dont nos curs débordent
en sa présence.
Monsieur, vous êtes ici comme un bon père au milieu d'une famille
qu'il aime et dont il est aimé et si jamais, pétrolards, communards,
radicailles et autres racailles retombent dessus Paris, venez avec nous,
vous aurez autant de sentinelles à votre porte que nous sommes de
Vignacouriers.
Nous n'avons pas de milliards, mais vous valez mieux que Bismarck, et nous
ne pouvons répondre à tous vos bienfaits qu'avec la monnaie
de notre cur. Je suis fier de vous le dire, en cet endroit là, nous
sommes riches, très-riches. Et Dieu, que vous avez endetté,
en exaltant sa gloire dans un monument si grandiose, vous donnera son paradis,
mais que ce soit tard, bien tard, longtemps après l'achèvement
de votre belle cathédrale. Dans nos temps d'égoïsme et
du triomphal gros sou, Dieu, pour l'honneur de son uvre, doit protection
et longue vie à notre généreux M. Dubuc, nous comptons
sur lui.
Tous ceux qui vous aiment ne pouvant vous serrer la main, permettez-moi
de vous donner la mienne pour tous. Vive M. Dubuc ! "
2° Bénédiction de la 1e Pierre de l'Eglise.
Vers trois heures de l'après-midi, le cortège, suivi, non
seulement de toute la population de Vignacourt, mais encore de nombreux
habitants venus des communes voisines, se rendit à l'église
provisoire, et de là, processionnellement à l'emplacement
de la nouvelle église en construction sur le terrain qu'occupait
l'ancienne : les sapeurs ouvraient la marche, les pompiers faisaient la
haie, la société musicale exécuta alors, avec un parfait
ensemble, quelques morceaux religieux.
La cérémonie de la bénédiction de la première
pierre s'accomplit alors avec toute la solennité du rit prescrit
par l'Eglise, puis, M. Dubuc reçut une truelle et un marteau, d'élégante
façon, qu'une attention délicate avait fait disposer pour
cette circonstance et procéda au scellement de la première
pierre, après lui vinrent M. le Maire, les membres du Conseil municipal,
du Conseil de Fabrique et plusieurs notables du pays.
Alors M. le Curé monta dans une chaire improvisée et prononça
le discours suivant :
"Opus grande est, neque enim homini proeparatur habitatio, sed Deo.
Voilà un grand travail, car ce n'est pas pour un homme, mais pour
Dieu lui-même que nous voulons préparer une maison (1er livre
des Paralipomènes, chapitre 29).
Mes Frères, le saint roi David, annonçant à son peuple
que son fils Salomon allait bâtir un temple au Très-Haut, et
voulant lui montrer la majesté de ce temple et sa supériorité
sur les habitations de l'homme, fut-il même de dignité royale,
disait : Voilà une grande entreprise, un immense travail, car ce
n'est pas à un homme, mais à Dieu qu'il faut préparer
une demeure...
C'est la même parole que je vous adresserai en ce moment, en bénissant
cette pierre symbolique, en venant par là prendre possession au nom
de Jésus-Christ et de son Eglise, de ce nouveau temple dont nous
ne voyons encore aujourd'hui que les premières assises ; mais qui
s'élèvera bientôt, vers le ciel, comme une louange,
une adoration et une prière perpétuelle ; monument vraiment
remarquable qui sera sans rival dans toute la contrée, et se montrera
bientôt aux générations présentes comme un prodige
de libéralité et de patriotisme auxquels les peuples sont
loin d'être accoutumés dans notre siècle d'égoïsme,
ou plutôt inouï dans nos temps de révolutions et de crises,
et qui redira aux générations futures, un nom qui sera pour
notre population surtout un synonyme de générosité
et de dévouement à son pays.
M. F., dans un temps qui parait encore éloigné à nos
vux et à nos désirs, mais qui, nous l'espérons, sera
relativement court, en venant nous agenouiller dans ce nouveau temple qui
excitera l'envie de tant de populations moins heureusement favorisées
que nous et qui jalouseront notre bonheur, nous retrouverons facilement
dans ces murs nouveaux, sous ces voûtes nouvelles, un écho
et le parfum de tant de prières qui ont été répandues
sur ce sol depuis si longtemps doublement consacré, car de temps
immémorial, cet emplacement ne fut-il pas la terre de la prière
et aussi le lieu destiné à recevoir la dépouille mortelle
de tant de vos ancêtres qui reposeront dans ce sol béni jusqu'au
jour des dernières et plus solennelles assises qui doivent clore
le temps et les siècles.
Qui de vous, en effet, n'a vu ces nouveaux ossements qui comptent des générations
par centaines et où vous devez compter des parents qui ont porté
les mêmes noms que vous portez, qui ont travaillé le même
sol que vous travaillez, habité, sinon la même demeure, au
moins sur le même sol que vous habitez ? Eh bien ! par cette nouvelle
construction ces morts respectés n'ont pas été
forcés de quitter leur antique demeure, et vous, agenouillés
sur ces ossements qui seront comme une sorte de fondation pour la prière,
vous vous souviendrez que c'est ici, à cette même place, que
vos ancêtres ont prié et se sont agenouillés tant de
fois...
Car qui pourrait dire toutes les générations, tous les pieds
qui ont foulé ce sol prédestiné, pour ainsi dire pour
être à jamais un lieu saint, une terre sanctifiée pour
Jésus-Christ et son culte ; et c'est là aussi que toutes les
générations futures viendront puiser la vie surnaturelle aux
sources de la grâce de Jésus-Christ, de ses sacrements et des
inimitables solennités de son Eglise.
Oui, c'est une grande chose qu'une Eglise, Opus grande est. C'est une grande
chose d'avoir cette demeure, véritable maison de tous, cet asile
des enfants de Dieu qui sait donner les joies les plus pures et les plus
légitimes, comme elle sait partager nos amertumes et nos larmes,
mais ce qui est plus honorable pour Dieu, ce qu'il y a de plus consolant
pour nous et de plus rassurant pour les générations à
venir c'est , pour nous, de voir s'élever, ce sera, pour elles, de
posséder un monument qui, en les déchargeant de frais considérables,
sera pour de longs siècles un palais vraiment digne de l'Hôte
divin qui y fera sa perpétuelle demeure.
Et, quand nous savons, nous, à quelle main généreuse
et amie nous sommes redevables de ce présent vraiment incomparable,
n'est-ce pas à nous, qui sommes les premiers objets de cette étonnante
libéralité, et qui devons en recueillir les premiers bienfaits,
à en témoigner hautement et publiquement par une fête
vraiment éclatante, toute notre reconnaissance pour un don que nous
n'aurions jamais pu espérer et attendre ni des empereurs ni des rois.
Oui, c'est à nous, dans cette manifestation publique, de nous lever
tous comme un seul homme et en présence de notre bienfaiteur, de
ce véritable enfant de Vignacourt, qui, en raison de ses nombreux
services pour le pays qui l'a vu naître, mérite bien d'être
appelé le Père de ce pays. A nous de dire aujourd'hui : Merci
! Mille fois Merci ! !
Oui, généreux bienfaiteur, recevez en ce moment nos sentiments
de reconnaissance, de vénération et d'amour, Merci pour Jésus-Christ,
mon divin maître ! Merci pour le premier pasteur de ce diocèse
! Merci pour votre pays que vous aimez tant et à qui ce monument
redira à jamais et le nom et les bienfaits ! Merci pour ces bons
habitants, vos compatriotes, dont je suis heureux d'être en ce moment
et l'organe et l'interprète.
A nos sentiments personnels, M. F., joignons-y la prière, sentiment
ordinaire de la reconnaissance du bon chrétien, faisons la monter
vers le ciel par le chant triomphal d'un éclatant Te Deum... et que
ce premier nous conduise à ce Te Deum plus solennel où
nous aurons, je l'espère, le bonheur de nous retrouver tous , notre
bienfaiteur à notre tête, pour la fête bien plus éclatante
de l'inauguration de ce temple, car alors le temple du Seigneur sera achevé
: Neque enim homini proeparatur habitatio sed Deo."
Ce discours, accueilli avec la plus bienveillante sympathie, fut suivi de
l'allocation suivante de M. Dubuc :
" Je vous remercie beaucoup, mes chers compatriotes, de votre accueil
si bienveillant et si flatteur. Je suis heureux de me retrouver au milieu
de vous dans la circonstance si intéressante qui nous réunit
aujourd'hui : il est en effet d'un grand intérêt pour notre
pays d'avoir, pour le service du culte, un édifice digne d'une telle
destination, et d'une commune telle que la nôtre ; d'une commune qui,
pendant des siècles, a eu les titres de bourg, de doyenné
canonial, de seigneurie, et qui a compté parmi ses enfants plusieurs
grands maîtres de l'ordre des Chevaliers de Malte ; d'une commune
enfin à laquelle se rattachent tant de souvenirs, comme on le voit
dans l'historique si remarquable que lui a consacré Monsieur le Curé
de Quevauvillers, dans ses Monographies picardes. On a peine à s'expliquer
qu'avec un tel passé et l'importance de sa population, Vignacourt
n'ait pas conservé une partie au moins de ses anciennes distinctions
: la cause en est peut-être dans son isolement des grandes voies de
communication ; mais nous pouvons espérer, je crois, que les avantages
qu'il a perdus seront compensés par ceux que lui procurera, au point
de vue de sa prospérité industrielle et commerciale, l'établissement
du chemin de fer projeter pour le relier directement avec Amiens.
Quant à la construction que nous avons sous les yeux les premières
assises, j'ai pensé qu'il était temps de la substituer à
notre pauvre vieille église dont l'état, surtout à
l'extérieur, était devenu si triste, si navrant, et que je
ne pouvais mieux faire que d'y employer les économies de toute ma
vie. Nous pouvons avoir la confiance que, grâce aux talents éprouvés
de l'architecte à qui nous en devrons l'édification, nous
aurons une église telle que nous pouvons la désirer, et dont
Vignacourt pourra s'enorgueillir ; une église où les fidèles
aimeront à se réunir pour y entendre la voix éloquente
de leur digne pasteur, et remplir leurs devoirs religieux.
Le plus cher de mes vux sera ainsi exaucé, et j'y trouverai la plus
précieuse récompense de mon profond dévouement à
mon pays natal."
Après ce discours qui fut d'autant plus goûté qu'il
faisait pressentir que le donateur ne négligerait rien pour parfaire
son édifice, M. le Curé annonça une prière pour
les ouvriers de l'Eglise, pour demander à Dieu qu'il éloignât
d'eux toute espèce d'accidents pendant le cours de la construction.
Cet appel fut compris de tous et aujourd'hui l'on peut dire que cette prière
fut exaucée, car, pendant toute cette longue construction qui offrait
des dangers de tant de sortes, on n'a pas eu à déplorer
le plus petit accident.
Quant la prière des ouvriers fut terminée, on retourna à
l'Eglise provisoire où le Te Deum fut chanté et la Bénédiction
du Saint-Sacrement couronna cette belle et intéressante cérémonie.
Dans la soirée, un feu d'artifice fut tiré près de
la nouvelle construction. Les vieilles arcades restées debout du
clocher de l'église démolie, où se reflétaient
les feux de Bengale, avaient un aspect à la fois grandiose et féerique,
du plus bel effet.
Cette journée, trop courte, fut une belle fête pour Vignacourt
qui en conservera longtemps un délicieux souvenir.
Nunc ergo quia elegit te Dominus ut oedificares Domum Sanctuarii, confortare
et perfice.
Puis donc que le Seigneur vous a choisi pour bâtir sa maison, courage
et achevez. (1 Par. 28, 10.)
Si la fête du 29 septembre fut une belle journée pour Vignacourt,
elle n'eut pas moins de charme pour l'heureux témoin qui en fut en
partie l'objet. Touché de toutes ces marques de démonstration
et de reconnaissance, le généreux bienfaiteur de Vignacourt
se demandait ce qu'il pourrait faire pour récompenser ce bon peuple
?
La récompense ne se fit pas attendre, car bientôt il faisait
savoir à son cher pays natal qu'il le déchargeait des 40.000
francs qui étaient à sa charge pour les prendre à la
sienne.
Il était difficile de montrer plus de dévouement d'une part
et de donner plus d'encouragement pour atteindre le plus magnifique résultat.
Avec un début si brillant, on pourrait dire enthousiaste, tout portait
à croire que les travaux de la nouvelle Eglise s'exécuteraient
avec une grande activité. L'élan était donné,
puis le donateur, pressé de voir son ouvrage, était le premier
à demander qu'on allât vite.
Cependant les fondations furent quelque peu longues et difficiles. Le terrain
qui entourait le vieil édifice avait longtemps servi de cimetière
où l'on avait construit de nombreux caveaux qu'il fallait détruire,
ce qui fit découvrir de nombreux ossements de morts.
On les recueillit avec respect et, tout au centre de la nouvelle construction,
au milieu de l'allée de la grande nef, on creusa une immense fosse
où on les déposa comme dans la place naturelle qui leur appartenait.
A la faveur de l'arrière-saison qui fut fort belle, cette année,
les murs de la nouvelle Eglise grandirent à merveille et on arriva
bientôt au moment de traiter une question d'ornementation qui avait
bien son importance.
Il y avait à peine quelques années que M. Dubuc, poursuivant
toujours son but d'embellir sa pauvre vieille Eglise, comme il l'appelait,
avait fait construire, autour du sanctuaire, de magnifiques arcades qu'il
avait fait décorer de riches peintures murales. Or, dans le plan
de la nouvelle construction, ces arcatures manquaient et le sanctuaire n'était
composé que d'immenses panneaux unis et sans aucune décoration.
Des arcatures analogues à celles qu'on venait de détruire,
semblaient donc nécessaires.
Il suffit de présenter ces simples observations à M. Dubuc,
et aussitôt il commanda ces travaux supplémentaires, à
son propre compte.
Avec d'aussi bienveillantes dispositions, que n'avait-on pas à espérer
pour toute la durée de la construction et puis pour l'ameublement
et l'embellissement de l'Eglise ? Car le donateur ne veut rien négliger,
son intention est formelle.
Vraiment, c'eût été trop ! ou plutôt c'en était
assez ! Dieu avait vu les intentions de son serviteur et, dans un but de
miséricorde, sans doute, il avait résolu de faire partager
les honneurs et les mérites de sa nouvelle maison.
En effet, à peine quelques mois s'étaient-ils écoulés
qu'une bien fâcheuse nouvelle, suivie presque aussitôt d'un
grand deuil, venait apprendre à Vignacourt le cruel malheur qui venait
de le frapper ; M. Godard-Dubuc était mort !
INTRODUCTION
EGLISE DE
VIGNACOURT, SA RECONSTRUCTION
MORT
ET FUNERAILLES DE M. GODARD-DUBUC Fondateur de l'Eglise de Vignacourt
INAUGURATION
ET BENEDICTION DE LA NOUVELLE EGLISE
CONSECRATION
DE L'EGLISE, LE 2 OCTOBRE 1878